La Russie à vélo : de Irkoutz à la frontière mongole à vélo

Comme bon nombre de voyageurs à vélo se rendant en Russie, j’avais décidé de reprendre mon parcours cycliste à Irkoutz afin notamment d’y découvrir la Lac Baïkal, puis ensuite de me diriger vers la frontière mongole. Récit de cet itinéraire.

1 – De Irkouzt au Oulan Udé.

Après 3 jours passés à Irkoutz pour notamment obtenir le visa pour la Mongolie, j’ai donc repris mon périple à vélocipède le 16 juin après une interruption de 13  jours. Direction Oulan Udé située à 460 km.

1er jour : 80 km difficiles

La route qui mène au lac Baîkal depuis Irkoutz fait 100 km. Elle traverse essentiellement la forêt et a assez peu d’intérêt.

Lors de la première journée, j’étais malade. La route est assez dure, avec des montée et des descentes qui se succèdent,  une dénivelé totale de 2 000 m, et des pentes parfois supérieures à 12 %.

Lors des montées, j’ai été importuné par des taons qui se posaient sur ma main et me piquaient, puis  par des mouches noires, tout aussi désagréables.

La route entre Irkoutz et le lac
La route entre Irkoutz et le lac

Je me suis écroulé après 80 km, bivouaquant dans la forêt, incapable d’avancer.

2ème jour : 83 km et découverte du lac Baïkal

La 2ème journée s’est bien mieux passé. Après 20 km, je suis arrivé dans la ville de Koulkoul au bord de lac Baïkal. On débouche sur un surplomb qui domine la ville et on découvre  un merveilleux panorama.  La route devient plus sympathique. On traverse de nombreux petits villages le long de la route avec des pêcheurs qui vendent du poisson fumé.. On y retrouve le transsibérien qui longe le lac. Les panoramas sont superbes.

Un seul regret, : la route passe un peu en hauteur, par conséquent, la vue sur le lac est souvent cachée par la végétation.. En outre, la route continue à monter et à descendre mais sans grosses difficultés.

J’ai réussi à planter ma tente au bord du lac, sur une plage de galets. J’étais dans une petite ville dénommée Baiskal, mais je n’ai pas été dérangé, j’ai juste entendu pendant la nuit des jeunes qui faisaient la fête. On était » un samedi soir sur la terre. »

Il faisait beau, le lac était d’un bleu clair fantastique et se fondait avec le bleu du ciel. Pure moment de bonheur.

Quand le lac et le ciel se confondent.
Quand le lac et le ciel se confondent.
Coucher de soleil sur le lac
Coucher de soleil sur le lac

J’ai cru également voir ce qui a priori, je pensais être des loutres, mais qui devaient être des phoques. Le Nerpal, seul phoque d’eau douce est une espèce endémique du lac. Cela m’a rappelé l’Ecosse. Ils étaient deux et sont revenus souvent me regarder de loin.

Le lac Baïka : une faune exceptionnelle. (article à venir).

3ème jour : 97 km et une jolie rencontre.

Il fait beau et j’ai retrouvé une bonne forme physique. Au détour d’un chemin, je découvre un jeune couple de cyclistes en tandem. Il s’avère être des français, Sandrine et Florent sympathiques qui  plus est et qui ont également une « vagabonde » comme moi.

Un couple de jeunes français qui voyagent en tandem

Ils me préviennent que le passage de la frontière entre la Mongolie et la Russie est longue. Il faut monter dans un véhicule car le passage à vélo est interdit et l’attente dure entre 2 et 3 h. Il me conseille de ne pas arriver le soir car je risque alors de ne pas pouvoir passer.

Nous discutons longuement ils en terminent de leur périple après un peu moins d’un an. Ils sont d’abord allés en Amérique du Sud puis, ont atterri à Bangkok pour remonter jusqu’en Russie et rentré avec le transsibérien.

Sandrine et Florent : chapeau à eux pour leur périple.
Sandrine et Florent : chapeau à eux pour leur périple.

Après 2 bonnes heures d’échanges, je reprend ma route qui s’avère être un peu moins agréable. Je m’arrête au bord du lac, à proximité de la ligne du transsibérien mais le paysage n’est pas extraordinaire et il pleut.

4e jour : 130 km, du vent, de la pluie et du froid.

La météo s’est bien dégradée, il fait froid et il pleut. Mais le vent est de mon coté et il souffle assez fort. Le début de matinée je ne vois que de la forêt mais vers midi, j’arrive dans le localité de Babouchkine où je trouve un gabier pour retirer de l’argent. J’en n’avais pas vu depuis Irkoutz et je commençais à être un peu à sec. j’en profite pour acheter deux poissons fumés du lac : il s’agit d’Omoul, le poisson emblématique  du lac et le plus pêché.

Pêcheur à qui j'ai acheté 2 poissons
Pêcheur à qui j’ai acheté 2 poissons

L’après-midi, j’avance vite grâce au vent. Je fais une nouvelle rencontre : un couple de jeunes russes à vélo qui sont partis de Vladivostok et vont jusqu’en Crimée. Ils voyagent sur des VTT et sont très (trop chargés). Ils me posent beaucoup de questions sur mon vélo, ils sont curieux et agréables.

Un couple de cyclistes russes qui se dirigent vers la Crimée
Un couple de cyclistes russes qui se dirigent vers la Crimée

Le soir la route s’éloigne du lac direction Oulan Udé. Je l’arrête après 130 km, encore une fois à proximité du transsibérien. Je déguste mes Omoul, trop bons.

5e  jour : 102 km et l’hospitalité russe.

Lors de la 5e journée, j’ai vraiment été surpris par l’hospitalité qui m’a été réservée. Un peu comme un avant-gout de la Mongolie.

Lors des jours précédents, les gens étaient courtois et agréables, mais c’est à partir de ce jour que j’ai vraiment pu apprécié  un accueil extraordinaire.

Le matin, je l’étaient arrêté dans un petit restaurant. On m’a servi du thé et un plat de riz avec de la viande. Excellent. Et première surprise, à la table voisine, deux femmes viennent me voir, elles me parlent mais je ne comprend pas.  En fait, elles voulaient juste se faire prendre en photo avec moi…

Je repars et vers midi, je vois un joli monastère, je bifurque, rentre dans le monastère et pose le vélo à l’entrée. Je fais un tour et lorsque je reviens,  je vois un femme assis sur le banc à coté de mon vélo. Elle me parle en russe , me montrant un bâtiment, un homme arrive et me prend par l’épaule pour me faire rentrer.

Avec ma mentalité occidentale, je me dis qu’ils veulent me faire payer l’entrée. Mais non. J’arrive dans un réfectoire où un groupe de femmes russes (foulard sur la tête) déjeunent. On me fais asseoir, me sert du thé et une soupe d’oignons et patates. Puis ensuite une plat de riz froid avec du poisson. C’est plutôt bon et très nourrissant.

Monastère orthodoxe où j'ai été invité gracieusement à déjeuner
Monastère orthodoxe où j’ai été invité gracieusement à déjeuner

En partant, j’hésite à sortir mon porte-monnaie. Je trouve quelqu’un qui parle anglais et lui demande s’il faut payer. Non rien. Ça fait parti des coutumes orthodoxes. Je remercie vivement et je reprend la route, rassasié.

Je continue et la route monte d’un coup. Un bon kilomètre de montée alors que depuis hier midi, la route était toute plate. J’arrive en haut, un peu en sueur et m’arrête sur le parking. Il y a un petit marchand qui vend du miel et du kvass, la boisson nationale russe légèrement alcoolisée. D’office, il me sert un verre, c’est bon un peu comme du cidre. il refuse que je paye.

L’arrivée à Oulan Udé fut plus difficile. Route en rénovation sur une dizaine de km. C’est une vrai piste avec gravier, et des trous partout. J’essaie de rouler là ou la route est la plus praticable, du coup, les voitures et les camions me doublent à droite et à gauche. les camions font attention et rouent lentement. Comme j’ai pu souvent le remarquer, ce sont les propriétaires de 4×4 qui s’avèrent les plus dangeureux

2 – De Oulan-Udé à la frontière : les prémices de la Mongolie

6e jour : Repos à l’Hotel Madagascar.

J’avais pensé réalisé les 480  km séparant Irkoutz à Oulan-Udé en 6 jours. Ayant gagné une journée, j’ai donc décidé de me reposer une journée.

J’avais réservé un hôtel sur booking dénommé Hôtel Madagascar. Je pensais donc qu’il était tenu par des malgaches et ainsi pouvoir discuté avec eux de leur pays que je connais si bien. En arrivant, je m’aperçois vite que les propriétaires sont russes et que Madagascar est juste un nom.  Toutefois, pour 4 €, je bénéficie d’une petite chambre individuelle et les gens se montrent tout à fait charmants.

Je n’ai pas visité Oulan Udé, la ville d’ailleurs ne semblait présenter qu’un intérêt limité.

7e jour 112 km et 50 km pour rien.

La sortie d’ulan Udé est compliquée, route surchargée et en mauvais état. Je me fie au GPS et celui me conduit sur de mauvaises routes qui traversent des zones industrielles.

En réalité, mon GPS qui est branché sur la fonction vélo, évite les routes principales. Il m’a donc conduit vers la Mongolie par un itinéraire bis.

Après 25 km, je comprend que je suis sur la mauvaise route, je demande à un local qui me dit de retourner à Oulan Bator. Sur la carte du GPS, je m’aperçois que l’itinéraire va bientôt emprunter une route secondaire,qui risque de s’avérer être de la piste, comme souvent dans ce pays.

Je préfère faire demi-tour  et  je fais donc 50 km pour rien. Tout ça ne serait pas gênant si je n’avais pas mon visa russe qui expirait dans 2 jours.

J’avais pensait faire les 234 km en 2 jours et demi pour arriver à midi le 24 à la frontière et pouvoir faire les démarches tranquillement, Je fais donc devoir faire 284 km sur la même durée.

8 et 9 jours : 160 km et enfin je passe la frontière.

Le 8e jour, je roule encore et encore avec un vent de face que je me mets à maudire.

Le matin, une Porsche me double et s’arrête un devant moi. Je découvre alors la plaque d’immatriculation française. Il s’agit de Philippe et Thibaut, un père et son fils qui font Paris-NewYork en passant par le Japon dans un Porsche 928 de 27 ans. Même s’il voyage en voiture, ils sont très sympathiques et très ouverts. J’aime cette façon de voyager, qui privilégie avant tous les contacts humains.

Philippe et Thibault avec leur Porsche
Philippe et Thibault avec leur Porsche

Philippe est un grand voyageur et il me dit toute son admiration devant tous les voyageurs à vélo qu’il a rencontrés. En partant, il me prend en photo sur mon vélo pour me les envoyer.

Un père et son fils qui voyage dans une veille Porsche 928.

Le soir j’ai encore l’occasion de découvrir l’hospitalité locale. Je commence à fatiguer et je cherche un site pour bivouaquer. Un 4×4 immatriculé en Mongolie me double et me fait signe de m’arrêter. Le conducteur me file 4 saucisses, qui viendront agrémenter mon dîner constitué de nouilles chinoises.

Le dernier jour, il me reste encore environ 40 km à parcourir, je pars donc tôt et arrive à la frontière à 10 h. Comme prévu, le douanier m’interdit de passer, mais le routier qui se trouve derrière moi, me propose de suite de mettre mon vélo dans son poids lourds et de monter avec lui.

Au fond, la frontière entre la Russie et la Mongolie
Au fond, la frontière entre la Russie et la Mongolie

Les formalités durent 2 heures. Le conducteur routier est stressé et ne dit pas un mot. Le poids lourd et mon vélo sont passés au scanner coté russe, mais coté mongole, je descends juste avant le second passage.

Le conducteur ne me demande pas d’argent, un peu frustre mais serviable… Ça y est, je suis en Mongolie.

 

5 réflexions sur « La Russie à vélo : de Irkoutz à la frontière mongole à vélo »

  1. content de pouvoir te lire de nouveau.
    belle decouverte du transibérien.

    très belle image du lac. Sylvain Tesson avait donc raison !!

    ca y est j’ai déménagé dans en IdF. fin du cnm dans 1 mois pour moi.

    Bel été mongol.
    Luc

  2. Coucou Grand frère, voici de gros gros piouk de la Réunion, d’ou nous pensons souvent à toi. Nous sommes fière de ton parcours et du courage donc tu fais preuve. A très bientôt

  3. Bonjour Bruno,
    bon, le 30 aout, je trouve qu’il y a un bug sur la carte.

    Car la téléportation Mongolie-Seoul est démontrée.

    Gros gros voyage dis donc. Quelles changements de cultures en peu de temps.
    Le vélo à Seoul, n’est ce pas trop exotique ?

    A plus depuis Paris
    Luc

  4. Coucou Grand frère, voici de gros piouk de ta famille Réunionnaise, j’espère tu te portes bien et que tout va bien pour toi.

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